Médecin de Santé Publique, docteur en épidémiologie génétique et spécialiste du sommeil, je conduis depuis 2012 des études sur le sommeil en population pédiatrique générale ou clinique mais plus récemment également chez l’adulte.
L'objectif général est de mieux comprendre les déterminants et les conséquences possibles sur la santé des différentes caractéristiques du sommeil de l'enfance, de l'adolescence et de l'âge adulte, en adoptant une approche vie entière.
Le sommeil représente 1/3 de notre vie. Il existe chez tous les mammifères, a persisté au cours de l’évolution,se produisant aussi dans des environnements défavorables. C’est une fonction vitale permettant une récupération physique, psychologique et intellectuelle. Pourtant, son rôle précis et ses implications sur la santé sont loin d’être tous élucidés.
1) Depuis 2012, mes travaux
S’appuyant sur les données des cohortes de naissance (comme EDEN, ELFE …) ont consisté
- à caractériser les différentes évolutions au cours du temps du sommeil (durée, qualité) chez les jeunes et très jeunes enfants
- à identifier des déterminants de ces différentes évolutions
- et enfin à étudier les associations entre ces différentes évolutions au cours du temps et des indicateurs de santé ultérieurs.
Nous avons montré ainsi par exemple
- qu’il existe différentes trajectoires d’évolution de la durée et de la qualité (difficultés d’endormissement et réveils nocturnes) de sommeil entre 1 et 5,5 ans,
- que la plupart des facteurs déterminants ces trajectoires de sommeil sont accessibles à de la prévention (hygiène du sommeil, tabagisme, alimentation..)
- et que ces différentes trajectoires de sommeil et notamment celles avec les plus courtes durées de sommeil ou le plus de réveils nocturnes et difficultés d’endormissement entre 2 et 5,5 ans sont associées à plus des symptômes de troubles du comportement tels l’hyperactivité/inattention
A partir de cohortes cliniques (avec P Franco), nous avons montré par exemple
- que les troubles du sommeil précoces, (<12 mois) comme les réveils nocturnes, les ronflements et la structure du sommeil étaient associés à une moindre cognition mesurée par le QI à 3 ans
- que le sommeil agité (équivalent du sommeil paradoxal chez les tous petits) était associé à une meilleure cognition mesurée par le QI à 3 ans
- qu’il y avait une plus grande quantité de sommeil paradoxal chez les enfants à haut potentiels
- et qu’il existait une association positive entre quantité de sommeil paradoxal et QI chez les enfants présentant une narcolepsie, c’est-à dire avec une quantité plus importante de sommeil paradoxal du fait de leur maladie
2) Depuis 2022, mon programme de recherche s’intègre au sein du groupe sur le sommeil et les rythmes circadiens de l’équipe Waking que je co-dirige avec C Gronfier de par la complémentarité de nos thèmes et intérêts de recherche.
Il vise toujours à mieux comprendre les déterminants et les possibles conséquences sur la santé des différentes caractéristiques du sommeil de l’enfance, à l’adolescence à l’âge adulte avec un approche vie entière.
Il consiste en particulier en la poursuite
Des études sur les déterminants des caractéristiques de sommeil avec plusieurs focus
- les interrelations entre les différentes caractéristiques de sommeil au sein de la famille
- les relations avec l’exposition à la lumière, aux écrans chez les enfants mais également en population adulte générale et chez les travailleurs de nuit (avec C Gronfier)
Des études sur les indicateurs de santé ultérieures notamment
- les interrelations entre sommeil et santé respiratoire
- les relations entre sommeil / rythme circadien et marqueurs de l’inflammation en population pédiatrique et chez les travailleurs de nuit (avec C Gronfier)
- les relations microbiote-sommeil en population générale et clinique (avec P Franco)
Et le développement d’études interventionnelles en milieu scolaire afin de promouvoir le sommeil dont la sieste à l’école maternelle. Ces derniers projets se font en collaboration avec S Mazza et A Rey de l’équipe Forgetting du CRNL.
Pour plus d'information sur notre groupe "https://www.crnl.fr/fr/page-base/groupe-sommeil-rythmicite-circadienne-lhumain-epidemiologie-populationnelle-recherche"
Les principales personnes avec qui je travaille
Mihyeon Kim, étudiante en thèse, le sommeil au sein des familles entre la naissance et 3 ans
Zeinab Houselsadat, étudiante en M2, microbiote et sommeil à 3,5 ans
Ophélie Pingeon, étudiante en M1, le sommeil des jumeaux
Eve Reynaud, PhD, post-doctorante, interventions en maternelle
Claude Gronfier, PhD, CR Inserm, spécialiste des effets non visuels de la lumière et des rythmes circadiens
Véronique Raverot, Biologiste, PH, experte dans les analyses hormonales
Lydie Merle, Technicienne, Assistante de Recherche Clinique (ARC)
Patricia Franco, MD PhD, PU-PH, spécialiste du sommeil
Lauriane Coutier-Marie, MD, MCU-PH, pneumo-pédiatre
Aurore Guyon, PhD, chargé d’étude
Marion Comajuan, MD, neuropédiatre, étudiante en thèse, rythmicité circadienne chez les enfants avec pathologies neurologiques
Florian Lecuelle, Psychologue clinicien, étudiant en thèse, insomnie du jeune enfant
Benjamin Putois, Psychologue (équipe PAM)
Stéphanie Mazza, PhD, PU, neuropsychologue (équipe Forgetting)
Amandine Rey, PhD, MCU, neuropsychologue (équipe Forgetting)
Dernière mise à jour : mars 2023