Soutenance de thèse de Joy THOMAS

photo Joy

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) ciblant le cortex moteur primaire est suggérée en troisième intention pour le traitement de la douleur neuropathique pharmaco-résistante. Cette thèse a pour objectifs d’évaluer l’intérêt de l’utilisation de la rTMS sur le long terme en pratique clinique, d’optimiser son efficacité en identifiant des facteurs prédictifs de réponse et en combinant cette technique à la thérapie miroir, ainsi que d’explorer ses mécanismes d’action sous-jacents. 

Deux études en « vie réelle » ont été menées sur au total plus de 200 patients souffrant de douleur neuropathique. La première a confirmé, sur le très long terme, l’efficacité antalgique, la sécurité et l’applicabilité en pratique clinique de la rTMS chez une large population de patients complexes. Grâce à une approche plus holistique, la seconde étude rapporte des bénéfices moteurs concomitant au soulagement et une amélioration des comorbidités telles que la fatigue et les troubles du sommeil. De plus, le type lésionnel ainsi que le niveau de fatigue apparaissent comme de potentiels facteurs de prédiction d’efficacité. Ces travaux permettent également de proposer une amélioration des stratégies thérapeutiques, telle que l’augmentation du nombre de séance avant l’évaluation de l’efficacité, et motivent à réintégrer la stimulation épidurale comme solution à long terme. 

Une étude contrôlée randomisée est en cours de réalisation dont l’objectif est d’optimiser l’efficacité de la rTMS en la combinant à une thérapie miroir en réalité virtuelle, recrutant également le cortex moteur primaire. 2/5ème des patients ont déjà été recrutés et les premiers résultats confirment la faisabilité de cette thérapie combinée et motivent à poursuivre les recrutements. Cette étude présente également un volet neuro-imagerie, encore non exploré, via l’utilisation de l’imagerie fonctionnelle, afin de mieux comprendre les mécanismes d’action de la rTMS et rechercher des biomarqueurs neurophysiologiques pouvant offrir des indices précieux sur la probabilité de succès thérapeutique.

Pour conclure, la rTMS du cortex moteur primaire représente une option thérapeutique sûre et efficace pour les patients souffrant de douleur neuropathique résistante aux traitements médicamenteux. Son implantation en pratique courante apparait faisable, mais également prometteuse sur le long terme. L’optimisation de son efficacité pourrait bénéficier d’une approche combinée, telles que la thérapie miroir.