Soutenance de thèse Garance Meyer - Bases neuro-fonctionnelles des troubles de l’impulsivité dans la maladie de Parkinson

Garance Meyer (TIGER et PSYR2 CRNL)

A l'invitation de

Garance Meyer (TIGER et PSYR2 CRNL)

Garance Meyer

Bonjour,

C’est avec grand plaisir que mes directeurs de thèse -Philippe Boulinguez et Guillaume Sescousse- et moi vous invitons à ma soutenance de thèse de doctorat, intitulée « Bases neuro-fonctionnelles des troubles de l’impulsivité dans la maladie de Parkinson ».

Elle se déroulera le mercredi 30 mars à 14h, en anglais, dans l’amphithéâtre du Neurocampus. Le  jury sera composé de Nathalie George (Rapporteure ; Paris), Thilo Van Eimeren (Rapporteur ; Cologne, Allemagne), Christelle Baunez (Examinatrice ; Marseille), Ana Marques (Examinatrice ; Clermont-Ferrand), Stéphane Thobois (Examinateur ; Lyon) et Roberto Cilia (Membre invité ; Milan, Italie). 

Garance Meyer

 

Résumé

Bases neuro-fonctionnelles des troubles de l’impulsivité dans la maladie de Parkinson La maladie de Parkinson (MP), deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, est très invalidante. Les traitements actuels, tels que les traitements dopaminergiques et la stimulation cérébrale profonde (SCP), permettent de contrôler ses symptômes moteurs. Mais certains symptômes non-moteurs ainsi que certains effets indésirables de ces traitements restent sans solution thérapeutique satisfaisante. C’est le cas notamment de l’impulsivité, qui se manifeste sous la forme de troubles du contrôle des impulsions (TCIs ; c’est-à-dire jeu pathologique, hypersexualité, alimentation compulsive et achat compulsif) induits par la médication dopaminergique, mais aussi sous la forme de troubles du contrôle inhibiteur consécutifs à la SCP du noyau sous-thalamique (NST).

Un problème majeur limitant à ce jour les perspectives thérapeutiques est la méconnaissance de la nature et des bases neuro-fonctionnelles des multiples dysfonctionnements susceptibles d’expliquer les différents types d’impulsivité observés dans la MP. Pour tenter de le résoudre, notre approche repose sur l’utilisation combinée de modèles psychologiques des mécanismes d’intérêt, de tâches cognitives conçues pour les cibler, et de méthodes avancées de traitement du signal

électroencéphalographique (EEG) permettant de caractériser l’activité spectrale directement au niveau des sources. Cette stratégie est susceptible d’augmenter substantiellement le pouvoir de discrimination fonctionnelle des mécanismes cérébraux d’intérêt.

Dans le Chapitre 1, nous constatons que l’impulsivité des TCIs est généralement considérée comme relevant de dysfonctionnements des mécanismes de motivation, de prise de décision et de récompense. A travers une revue systématique de la littérature en neuro-imagerie, nous montrons que les altérations de l’activité cérébrale associées aux TCIs s’étendent pourtant au-delà du réseau de traitement de la récompense. A travers deux études expérimentales, nous testons l’hypothèse jusqu’ici

négligée selon laquelle un dysfonctionnement du contrôle inhibiteur est susceptible de contribuer aux TCIs. Dans la première étude, nous montrons des altérations de l’activité oscillatoire de repos liées à la présence ou à la sévérité des TCIs, qui concernent des régions et bandes de fréquence associées à l’inhibition de réponse. Dans la deuxième étude, nous montrons que les patients souffrant de TCIs sont plus impulsifs dans une tâche de Go/NoGo, et présentent une diminution de l’activité beta pré-stimulus dans des sources localisées dans l’aire motrice supplémentaire et le précuneus, en accord avec l’idée d’un déficit de contrôle inhibiteur proactif.

Dans le Chapitre 2, nous vérifions que les effets de la SCP-NST sur le contrôle inhibiteur contribuent à l’amélioration de l’akinésie, mais aussi à une exacerbation de l’impulsivité d’action. Dansune troisième étude expérimentale, nous explorons les mécanismes d’action sous-tendant ces effets, en testant l’hypothèse selon laquelle ceux-ci pourraient dépendre d’une modulation directe, par activation antidromique, de l’activité du cortex moteur supplémentaire (CMS) plutôt que d’une perturbation du relai de la commande inhibitrice par le NST. En accord avec cette hypothèse, les effets de la SCP-NST sur le contrôle inhibiteur (tels que révélés par l’analyse du comportement et de l’activité du CMS) dépendent de la force de la connectivité structurelle entre la région du NST stimulée et le CMS.

En conclusion, nos résultats montrent que l’impulsivité dans la MP repose sur des bases neuro-fonctionnelles diverses. Leur identification ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherche concernant des solutions thérapeutiques spécifiques.



[Google scholar profile: Garance Meyer]

Equipe
30 mars 2022 14:00–17:00

CRNL - CH Le Vinatier - Bâtiment 462 Neurocampus Michel Jouvet - Amphithéâtre Neurocampus, 95 Boulevard Pinel, Bron