Soutenance de thèse Anna Athanassi "L’impact du stress précoce sur la perception hédonique des odeurs et ses bases neurales chez la souris"

Anna Athanassi, Doctorante NEUROPOP

A l'invitation de

Anna Athanassi, Doctorante NEUROPOP

Anna Athanassi

J’ai le plaisir de vous inviter à ma soutenance de thèse intitulée "L’impact du stress précoce sur la perception hédonique des odeurs et ses bases neurales chez la souris". Elle sera présentée en français.

Vous trouverez en pièces jointes le résumé de la thèse en français et en anglais.

 

Le jury sera composé de 

Dr Claire Martin, CNRS Paris (rapportrice) 
Dr Jean Christophe Sandoz, CNRS Paris Saclay (rapporteur) 
Dr Sylvain Delplanque, Université de Genève (examinateur) 
Dr Gabriel Lepousez, Institut Pasteur Paris (examinateur) 
Dr Marion Richard, Université Claude Bernard Lyon 1 (examinatrice) 
Dr Nathalie Mandairon, CNRS Lyon (directrice de thèse) 
Dr Sebastian Fernandez, Université de Nice (invité)

 

Pour celles et ceux qui ne pourraient pas assister en présentiel, un lien Zoom est également prévu :
https://cnrs.zoom.us/j/93588448188?pwd=lght9WWjeoycA54d939xCvTyuI0KVC.1
 

Résumé

La maltraitance lors de la petite enfance peut être à l’origine d’un état dépressif à l’âge adulte. En effet, le stress en début de vie, la négligence ou les abus, peuvent perturber le développement cérébral, affectant l’équilibre émotionnel jusqu’à l’âge adulte. Par ailleurs, la dépression est souvent associée à des perturbations de la perception des odeurs. Or les odeurs jouent un rôle primordial dans de nombreux comportements vitaux tels que l’alimentation, les interactions sociales, l’évitement des dangers. Ainsi, toute altération de la perception olfactive et plus particulièrement de celle des odeurs plaisantes est susceptible de diminuer les plaisirs quotidiens et donc d’aggraver les symptômes de la dépression. Dans ce contexte, ma thèse vise à étudier les effets du stress précoce sur la perception des odorants plaisants à l’âge adulte et à identifier les bases neurales de ces altérations.
Pour cela, j’ai utilisé un modèle murin de stress précoce via une restriction des conditions d’hébergement, permettant de confirmer une altération du comportement émotionnel à l’âge adulte, mais également de révéler une altération de la perception d’odorants plaisants (ÉTUDE 1). Nous avons ensuite exploré les mécanismes de cette perturbation olfactive en nous intéressant tout d’abord aux interneurones du bulbe olfactif, dont le rôle dans le codage de la valeur hédonique des odeurs a été préalablement démontré. Ces interneurones qui naissent en postnatal (P0-P1), sont dans leur période critique d’intégration au moment de la phase de stress précoce et donc particulièrement vulnérables. Nos observations montrent en effet que le stress précoce altère la morphologie fine des interneurones répondant spécifiquement aux odorants plaisants. Les interneurones du bulbe olfactif ont également la particularité d’être la cible d’une neurogenèse adulte. Nous avons montré que les nouveaux neurones, bien que nés bien après la période de stress, ont une survie et une plasticité modifiées. Toutes ces perturbations conduisent à une modification globale de l’activité neuronale du bulbe olfactif en réponse aux odorants plaisants, perturbant le message de sortie de cette structure. Deux autres structures cérébrales, impliquées dans le codage de la valeur hédonique des odeurs, le tubercule olfactif et l’aire tegmentale ventrale sont également touchées. Ces structures font partie du circuit de la récompense et sont particulièrement actives lors du comportement d’approche envers les odorants plaisants. Leur activité en réponse aux odorants plaisants est altérée chez les animaux ayant subi un stress précoce.
Enfin, le fait que les odorants plaisants puissent induire un comportement motivé, mobilisant le circuit de la récompense, suggère une libération de dopamine, molécule clé de ce circuit. Pour étudier directement la libération de dopamine en réponse aux odorants, j’ai mis en place au laboratoire la technique de photométrie par fibre couplée au signal vidéo (ÉTUDE 2). Mes premières analyses montrent une augmentation de dopamine en réponse aux odorants attractifs en comparaison aux odorants non attractifs. L’analyse des effets du stress précoce sur ce mécanisme est actuellement en cours.
En conclusion, nos résultats indiquent que le stress précoce modifie les substrats neuronaux responsables de la perception des odorants plaisants, ce qui a des implications pour la compréhension de la résilience à l'anhédonie, ou la perte d'intérêt et de motivation pour les stimuli agréables, ainsi que pour évaluer la gravité des symptômes dépressifs chez les individus avec des antécédents de stress précoce.

Equipe
13 décembre 2024 14:00–17:00

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